Le 22 mars 2025, nous avons vécu une belle journée d’étude internationale, proposée par quatre mouvements confessants protestants : L’Ancre (Alsace), Les Attestants (France), Le R3 (Suisse) et Unio Reformata (Belgique). « Aujourd’hui, qui dis-tu que je suis ? » 1700 ans après Nicée.
En cliquant sur le lien ci-dessous, vous pourrez accéder aux enregistrements vidéos des 3 exposés :
* Le témoignage du NT concernant Jésus, par François Rochat
** La christologie de Nicée, par Pierre-Sovann Chauny
*** Un témoignage fidèle pour notre temps, par Julien Coffinet
https://lesattestants.fr/retour-sur-la-journee-du-22-mars/?fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTEAAR1hhtcc2LFzFL4Qqw4g5KT8jfa_9cF07aknzNAHDif1JrXUNPxDmYO7Zc8_aem__uQxZ6nPRY7d_ZRBpQo2zA
Dans les locaux de la HET-PRO, à St-Légier, le R3 a conclu la journée par une célébration, avec deux axes principaux :
* La célébration de Jésus, vraiment Dieu et vraiment homme. Des prières cueillies dans différentes Eglises à des siècles différents nous ont conduits dans la prière. Voir les textes ci.-dessous.
** La reconnaissance de la face sombre de Nicée : son anti-judaïsme. Voir l’article https://www.ler3.ch/wp-admin/post.php?post=1804&action=edit
Pour célébrer Jésus,
vraiment Dieu et vraiment homme
Confession de Thomas :
« Mon Seigneur et mon Dieu » (Jean 20.28).
Ephrem : Gloire à Toi ! (4ème siècle)
Je tombe à tes genoux, Seigneur, pour t’adorer.
Je te rends grâces, Dieu de bonté,
Je t’implore, ô Dieu de sainteté.
Devant Toi je fléchis les genoux.
Tu aimes les hommes, et je te glorifie, ô Christ, Fils unique et Seigneur de toutes choses, qui seul es sans péché.
Tu t’es livré pour moi, pécheur et indigne, à la mort, et à la mort de la croix. De la sorte, Tu as délivré les âmes des entraves du mal.
Que te rendrai-je, Seigneur, pour tant de bonté ?
Gloire à toi, ô ami des hommes !
Gloire à toi, ô miséricordieux !
Gloire à toi, qui absous les péchés !
Gloire à toi, qui es venu pour sauver nos âmes !
Gloire à toi, qui t’es fait chair dans le sein de la vierge !
Gloire à toi, qui fus ligoté !
Gloire à toi, qui fus flagellé !
Gloire à toi, qui fus bafoué !
Gloire à toi, qui fus cloué à la croix !
Gloire à toi, qui fus enseveli, et qui es ressuscité !
Gloire à toi, qui fus prêché aux hommes… !
Gloire à toi, qui es monté au ciel !
Gloire à toi, qui es assis à la droite du Père ;
tu reviendras avec la majesté du Père et les saints anges,
pour juger, en cette heure effroyable et terrible, toutes les âmes qui ont méprisé ta sainte passion.
Les puissances du ciel seront ébranlées, tous les anges, les archanges,
Chérubins et Séraphins apparaîtront avec crainte et tremblement devant ta gloire ;
les fondements de la terre chancelleront et tout ce qui respire frémira devant ta souveraine majesté.
Ephrem (306-373) est l’auteur le plus important de l’Église syrienne. « Cette prière expose la profession de foi de Nicée (325) sous forme poétique. » Cité par Attila Jakab, 20 siècles de prières chrétiennes, Editions du Signe, 1999, p. 67.
Saint Augustin (5ème siècle) : « Je t’ai connu, ô Christ, et je te rends grâce »
Je T’ai connu, Dieu unique,
mon Sauveur et mon Rédempteur.
Je crois que Tu es né du Père avant tous les siècles.
Je crois vraiment que Tu as créé toutes choses dès le commencement, afin que les hommes Te reconnaissent,
Dieu unique, notre Seigneur Jésus-Christ, conçu de la Vierge Marie par la coopération du Saint-Esprit,
homme vraiment fait d’une âme raisonnable et d’une chair qui devait mourir.
Certes, Dieu unique, Tu étais vraiment impassible et immortel mais, par amour pour nous, Tu as revêtu notre humanité, Tu es devenu mortel.
Pour le salut du genre humain, Toi, l’unique Fils de Dieu,
Tu as daigné souffrir la passion, la mort, sur le bois de la croix, pour nous, pour nous sauver d’une mort irrémissible.
Jusque dans l’enfer où étaient nos parents, Tu es descendu ;
Et le troisième jour, Tu es sorti victorieux des Enfers,
Tu es ressuscité de la terre ;
Tu as repris ce corps que nos péchés avaient jeté dans le tombeau et, selon les Écritures, Tu as repris vie le troisième jour, ô Toi qui es aujourd’hui à la droite du Père.
Là, nous T’adorons, nous croyons en Toi, Dieu véritable, Jésus-Christ fait homme, Fils unique de Dieu.
C’est de là que Tu dois revenir un jour.
Nous T’attendons, ô Juge du monde, à la fin des siècles.
(…) Ô Christ, Tu es la vie même,
Tu es notre Résurrection !
Nous attendons en Toi le Sauveur, ô Seigneur Jésus-Christ, qui viendras échanger notre corps de misère en un corps glorieux.
Ô Christ, nous T’adorons et nous croyons en Toi !
Soliloques et méditations, p.97 s. ; cité dans Prière des fils d’Abraham, Cerf, 1992, p. 147 s.
Grégoire de Narek : Mon Dieu et mon Roi (10ème siècle)
Jésus-Christ, Toi le Dieu de tous,
Saint qui reposes dans les âmes des saints,
Consolation des affligés et propitiation des pécheurs.
Toi qui connais toutes choses
avant qu’elles ne viennent à l’existence,
envoie la puissance protectrice de ta droite
et délivre-moi des affres de la nuit et du démon pervers.
Par le sceau du signe de ta Croix,
Tu nous as baptisés
en vue de la grâce de l’adoption
Et tu nous as façonnés
en nous formant à l’image de ta gloire.
Que par ces dons divins Satan soit confondu,
Détruites ses machinations,
Écartés les pièges,
Vaincus les ennemis,
Rejetées les armes effilées ;
Que soit levée la brume,
Dissipées les ténèbres,
Que s’évanouisse le brouillard !
Que ton bras nous protège sous son ombre
Et que ta droite nous appose son sceau !
Tu es, en effet, compatissant et miséricordieux,
Et ton Nom a été invoqué sur tes serviteurs.
A Toi avec le Père par ton Esprit-Saint,
Gloire et domination.
Dans les siècles des siècles !
Amen.
Grégoire est le saint par excellence de l’Arménie. Il vécut à l’une des rares époques où le pays connaissait la paix et la prospérité. Mort en 1010. Texte tiré de ses Élégies. Attila Jakab, 20 siècles de prières chrétiennes, Éditions du Signe, 1999, p. 161.
Prière de Saint Patrick : Prière de protection (10ème siècle)
Que le Christ me protège aujourd’hui…
Le Christ avec moi.
Le Christ devant moi.
Le Christ derrière moi.
Le Christ en moi.
Le Christ au-dessous de moi.
Le Christ à ma droite.
Le Christ à ma gauche.
Le Christ en largeur.
Le Christ en longueur.
Le Christ en hauteur.
Le Christ dans le cœur de tout homme qui pense à moi.
Je me lève aujourd’hui
Par une force puissante, l’invocation à la Trinité
La confession de l’Unité
Du créateur du monde.
Au Seigneur est le salut.
Au Christ est le salut.
Que ton salut, Seigneur, soit toujours avec nous. Amen !
Attila Jakab, 20 siècles de prières chrétiennes, Éditions du Signe, 1999, p. 131.
Negro spiritual : « Jésus, mon ami » (19ème siècle)
Ô Jésus, mon Sauveur,
Ô Jésus, je compte sur Toi.
Au milieu de mes soucis, de mon chagrin,
Au milieu de ma peur.
Dans la nuit d’esclavage
Je me tourne vers Toi.
J’ai des soucis, des soucis,
L’esprit plein de soucis.
Dans les jours de malheur,
C’est Jésus mon ami.
Dans les jours de danger,
C’est LUI, l’intime ami.
Il court à mon secours,
Il m’aide à tout souffrir.
Si Jésus ne m’aide pas,
Certes je vais mourir.
Attila Jakab, 20 siècles de prières chrétiennes, Éditions du Signe, 1999, p. 308.
Communauté (protestante) de Pomeyrol : Contemplation (20ème siècle)
Ô Jésus-Christ
Conçu du Saint-Esprit
Né de la Vierge Marie
Vrai Dieu et vrai homme
Tous : Gloire à Toi, Seigneur !
Ô Jésus-Christ
Attendu par Moïse
Annoncé par les prophètes
Révélé aux temps marqués
Tous : Gloire à Toi, Seigneur !
Ô Jésus-Christ
Transfiguré sur la montagne
Élevé en croix au Golgotha
Ressuscité du tombeau scellé
Tous : Gloire à Toi, Seigneur !
Ô Jésus-Christ
Le glorifié au sein du Père
Le vivant aux siècles des siècles
Le vainqueur de Satan,
du péché et de la mort
Tous : Gloire à Toi, Seigneur !
Communauté de Pomeyrol, Petite liturgie quotidienne, Oberlin, 1996, p.194.
Steve Brown (évangélique) [1] : Centrés sur Jésus (21ème siècle)
Jésus,
Tu es ma vigne. Je suis un de tes sarments.
Je suis en Toi et Tu es en moi.
Merci de me donner accès aujourd’hui à tout ce que Tu es et à tout ce que Tu as.
Mon désir le plus profond est de cheminer chaque instant de cette journée avec Toi. Je ne veux pas avancer tout seul aujourd’hui, ni demain d’ailleurs.
J’aspire à voir ton œuvre accomplie en moi et par moi pour ta gloire.
Je reconnais que sans Toi, je ne peux rien faire qui soit valable et durable.
Remplis-moi, Saint-Esprit, de la plante de mes pieds jusqu’au sommet de ma tête. Que ta puissance me remplisse, me transforme, déborde pour inonder les autres, et produise du fruit qui te glorifie, pour ta seule gloire.
Tout cela, je le prie au nom de Jésus, celui dont le joug est facile et le fardeau léger. Amen.
Steve Brown, Centrés sur Jésus, Éditions HET-PRO, 2022, p.42.